Une pomicultrice nouvelle génération au Sud-Tyrol

La pomicultrice et ses bêtes

Iris Steck taille des arbres, récolte des pommes et conduit un tracteur. Dans ce milieu essentiellement masculin, cette jeune cultivatrice passionnée a fait ses preuves. Et n’en aime que d’autant plus son travail.

« J’ai besoin d’être en pleine nature, de vivre au grand air et de travailler de mes mains. Je ne pourrais pas m’imaginer dans un bureau. » C’est une jeune femme déterminée, enjouée, mais aussi très apaisée que nous rencontrons dans sa ferme à Partschins/Parcines.

Iris n’est pas née une pomme à la main,

mais c’est tout comme ! Elle était très jeune lorsqu’elle a repris la suite de sa mère à la ferme. Son grand-père cultivait déjà principalement des pommes, mais, du temps de son arrière-grand-père, il y avait encore de la vigne, des plantes fourragères et des pommes de terre... Les pommiers n’étaient pas très nombreux. Les temps ont changé et l’agriculture se trouve aujourd’hui confrontée à de nouveaux défis.

« Pendant les vacances, j’étais toujours là, à aider aux travaux de la ferme, et c’est ainsi que j’ai appris tout ce que je sais aujourd’hui. » Même une fois son diplôme en poche, elle a continué à se passionner pour l’exploitation de sa mère. La famille reste soudée et tous ceux qui peuvent donner un coup de main le font. C’est ce qu’on a toujours fait.

IDM Südtirol-Alto Adige/Michael Mair am Tinkhof

Tenter de nouvelles approches

Iris Steck appartient à une nouvelle génération de pomicultrices. Elle aime bricoler. Elle a, par exemple, construit un gros hôtel à insectes avec son père et l’a placé près de la ferme au milieu des arbres. Elle a aussi installé des ruches, des abris à perce-oreilles, des nichoirs, ainsi que des perchoirs pour les oiseaux plus grands.

Iris a bien réfléchi au moyen d’introduire de la biodiversité dans ses vergers. « Les organismes auxiliaires doivent être préservés, voire favorisés. Avec des actions de ce type, j’expérimente et je vois ce qui est bon pour mes vergers. » Dans la même optique, elle possède des canards et des moutons qui cancanent et bêlent en toute liberté. « Ils se nourrissent de parasites, d’herbe et de pas mal de choses dont on veut se débarrasser. Ça fonctionne. Et j’aime être entourée d’animaux. »

IDM/Südtiroler Apfelkonsortium/Anna Gruber

« Mei liabste Wies »

Toutes ces initiatives lui ont permis de remporter, en 2019, le concours de fruiticulture « Mei liabste Wies » organisé par le consortium de la pomme du Sud-Tyrol. Elle en est fière et en a même retiré une petite notoriété. Mais, au quotidien, ce n’est pas la compétition qui l’intéresse le plus. Elle se préoccupe davantage de trouver des variétés de pommes faciles à cultiver, de déterminer le moment idéal pour les récolter et d’avoir du beau temps. « Le fait d‘être une jeune cultivatrice dans un milieu plutôt masculin ne me pose aucun problème, affirme Iris. Les débuts ont peut-être été un peu plus difficiles pour moi, parce que je suis une fille, mais ce n’est plus vrai aujourd’hui. »

Récolter le fruit de son travail

Parmi tous les travaux qui rythment la vie à la ferme au cours de l’année, quel est celui que vous préférez ?

La récolte, bien sûr. C’est l’aboutissement de tout ce qui a été fait au cours de l’année. C’est une période stressante, qui exige beaucoup de chacun, mais c’est aussi un très beau moment où l’on récolte enfin le fruit de son travail. Et pas seulement au sens figuré !

Comment faire pour conserver les pommes le plus longtemps possible ?

Mettre des pommes dans une corbeille à fruits, c’est très esthétique, mais ce n’est pas idéal pour les conserver. Elles aiment être au frais et préfèrent rester entre elles. Il vaut donc mieux les séparer des autres fruits. Leur conservation dépend aussi du temps qu’il fait au moment de la récolte.

Texte : Karin Heinisch
Photos : Anna Gruber